Le Journal de Quebec a interviewé Simone. On apprend un peu plus sur elle. Sur sa place au sein du groupe, sur son envie d'invisibilité et sur sa famille.
Une femme dans un monde d’hommes.
La chanteuse d’Epica Simone Simons évolue depuis 15 ans dans un univers qui carbure à la testostérone.
Chanteuse de la formation métal symphonique Epica, Simone Simons évolue depuis 15 ans dans un univers où la testostérone est en forte représentation. La cantatrice néerlandaise de 32 ans cultive, hors de la planète métal, une passion pour la mode, la cuisine, les voyages et la photographie.
Son blog SmoonStyle, lancé en 2010, a été consulté par huit millions de visiteurs.
« Les fans me questionnaient beaucoup sur mes vêtements, mes cheveux, mon maquillage et j’ai eu l’idée, un jour, de lancer un blogue là-dessus », a-t-elle indiqué, quelques jours avant le passage de la formation à l’Impérial Bell le 2 septembre.
« Les réseaux sociaux me permettent de communiquer avec les fans. Certains critiquent mon blog, mais moi, je dis toujours aux gens de faire ce qu’ils ont envie de faire dans la vie et de ne pas s’occuper des commentaires des autres. C’est comme ça que les passions débutent », a-t-elle indiqué, précisant qu’elle est un peu moins active depuis la naissance de son fils Vincent en 2013.
Simone Simons n’a jamais rêvé, lorsqu’elle prenait des leçons de flûte, à l’âge de 12 ans, de devenir chanteuse dans un groupe métal.
« J’ai toujours aimé la musique. Ma sœur et moi, on s’imaginait, lorsqu’on chantait, faire partie d’un groupe de filles. On fantasmait là-dessus comme à peu près tous les jeunes qui aiment la musique peuvent le faire et sans savoir ce que c’est dans la réalité », a-t-elle raconté.
Moments fabuleuxL’adolescente a ensuite découvert le rock alternatif de Silverchair, Radiohead, Deftones, Live et Nirvana.
« Mon premier amoureux m’a fait écouter du Death et du Black Metal, et j’ai ensuite craqué pour le métal symphonique, lorsque j’ai entendu les formations Tristania, Lacuna Coil et le groupe finlandais Nightwish. C’est ce qui m’a amené dans cette direction », a-t-elle précisé.
Simone Simons avoue vivre une aventure incroyable avec Epica. Le sextuor, qui a vu le jour en 2002, lancera le 1er septembre, un EP de six nouvelles chansons, intitulé The Solace System.
« Ça fait 15 ans que je suis avec le groupe. Ça représente la moitié de mon existence. J’ai vu le monde, je gagne ma vie en chantant, et j’ai vécu des moments fabuleux. C’est une aventure assez fantastique jusqu’à maintenant », a-t-elle dit.
Navigant dans un univers où le sexe masculin est dominant, la rouquine avoue ne pas avoir eu de difficulté faire sa place.
« Je me considère comme un des gars du groupe. Je n’ai jamais senti que je n’étais pas à ma place. J’ai l’impression, même, que je trouverais ça étrange, quelque part, si j’étais entouré de femmes. Mon niveau de testostérone doit être très élevé », a-t-elle laissé tomber en riant.
Mère sur la routeSimone Simons est devenue, au fil des années, l’image d’Epica. Une situation, précise-t-elle, qui n’agace aucunement le contingent masculin de la formation, constitué d’Isaac Delahaye (guitares), Coen Janssen (claviers), Mark Jansen (guitares et voix), Rob van der Loo (basse) et Ariën van Weesenbeek (batteur).
« Tous les groupes avec une chanteuse vivent ça. Le chanteur ou la chanteuse, c’est la voix et souvent l‘image du groupe. C’est quelque chose de naturel. On se partage les entrevues avec les médias et je prends toujours le temps de préciser que ce sont les gars qui écrivent la musique. Epica, c’est un groupe. Ce n’est pas un artiste solo », a-t-elle fait savoir, ajoutant ne pas être toujours à l’aise avec cette attention qu’elle ne recherche pas.
« J’aime avoir mon intimité et être invisible parfois. J’aurais dû être un batteur », a-t-elle ajouté en éclatant de rire.
La chanteuse admet qu’il n’est pas facile de jouer son rôle de mère de famille à travers les tournées d’Epica qui se déploient un peu partout dans le monde.
« Il y a plein de parents qui ont un boulot différent du mien et qui travaillent eux aussi, très fort, pour y arriver. On a tous le désir de faire les choses à la perfection. Chaque boulot a ses hauts et ses bas. Le seul désavantage, avec celui que j’exerce, c’est que je me retrouve souvent éloigné de ma famille. Et ça, c’est parfois difficile émotivement. L’avantage, c’est que lorsque je reviens d’une tournée, je suis longtemps à la maison » a-t-elle fait savoir.
Simone Simons avoue qu’elle aimerait bien un jour lancer un album solo. Un projet qui se retrouve sur sa liste de choses à réaliser.
« Je suis très occupée avec Epica, il y a eu ma grossesse et ma famille. La chose sera peut-être réalisable lorsque j’aurais du temps de libre pour écrire de la musique, mais là, c’est impossible. Les jours, les semaines, les mois et les années passent à toute vitesse. Je veux aussi profiter des années d’enfance de mon garçon. Il y a aussi autre chose à faire dans la vie que de travailler », a-t-elle fait remarquer.
► Epica est en concert le 2 septembre à l’Impérial Bell. Les formations Lacuna Coil, Insomnium et Elantris assumeront les premières parties.
Interview réalisé par Yves LeclercSource=>
Journal de Quebec Emi Burton